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samedi 18 septembre 2010

Centres de ressources et d'appui aux projets innovants

En jetant un oeil sur le site de l'APCI, j'ai trouvé une interview utile pour évoquer quelques acteurs pouvant aider un porteur d'idées nouvelles. C'est l'occasion d'évoquer les CTI, dont je reparlerai dans quelques temps.


Interview de Christian Pillot, fondateur de France-Incubation, il est aujourd'hui membre d'honneur de RETIS.

Il n'est pas toujours facile de discerner les organismes et réseaux susceptibles d'appuyer les porteurs de projets innovants : on connaît OSEO bien-sûr, mais on entend également parler des incubateurs, des technopôles, des CEEI, des Critt, des CIT, du réseau ARIST, ... Comment s'y retrouver et utiliser au mieux ces différentes ressources ?


Il existe effectivement de nombreux centres de ressources dédiés aux projets innovants, dont les rôles sont souvent complémentaires. La plupart d'entre eux se retrouvent d'ailleurs au sein de l'association Retis.

Mais, ce qui me parait, avant tout, essentiel pour un porteur de projet innovant, c'est d'avoir un "référent", c'est à dire une professionnel "de terrain", ayant une très bonne connaissance de l'environnement de l'innovation, qui pourra le guider et le diriger, selon la nature de ses besoins, vers les bons partenaires locaux.

Le créateur doit éviter de "papillonner" ! S'il est contraint d'assurer lui-même la liaison entre ces différents organismes, il ne saura plus où donner de la tête et perdra à la fois du temps et de l'énergie inutilement.

Alors, très concrètement, que doit faire un porteur de projet innovant ? Par où doit-il commencer ?


Le premier conseil à lui donner est naturellement de rechercher, par lui même, si son idée ou son envie n'est pas "sur le catalogue" : internet constitue pour cela un excellent outil de recherche.

Il doit ensuite être en mesure d'expliquer cette idée à d'autres personnes. Un travail écrit de formulation de son idée sera donc un atout important pour convaincre de futurs partenaires ou, dans un premier temps, les professionnels susceptibles de l'appuyer.

Une idée n'arrive pas comme ça. Elle a une histoire, une genèse, qu'il est important d'exprimer de manière simple et claire. N'oublions pas qu'un des premiers critères de qualité d'un projet, c'est sa clarté.


Une fois cette première étape franchie, il est important qu'il ne reste pas seul, et qu'il recherche un partenaire privilégié, géographiquement proche, qui constituera le premier "référent" évoqué précédemment : selon les endroits et le type de projet, il pourra s'agir, par exemple, du bureau innovation d'une CCI, d'OSEO, d'une plate-forme d'initiative locale, ou d'un incubateur s'il s'agit d'un projet assez technique nécessitant de recourir à la recherche universitaire.

Le choix de ce partenaire privilégié est très important car il deviendra vite un "confesseur", quelqu'un qui osera le bousculer, le secouer si nécessaire. C'est pourquoi il devra, avant de faire son choix, en rencontrer plusieurs, leurs rôles et les moyens qu'ils mettent à la disposition des créateurs pouvant considérablement varier d'une ville à une autre. En fonction de l'avancement de son projet, ce partenaire le dirigera vers des administrations, des structures d'appui, des cabinets de conseil susceptibles de l'aider, et assurera la liaison entre ces derniers.


Venons-en à ces différents réseaux, quel rôle jouent les CRITT et les CTI ?


Ces réseaux sont, avec les laboratoires universitaires, les IUT, les lycées professionnels, des centres susceptibles d'appuyer techniquement des projets innovants développés par des entreprises en création ou existantes.

Il faut être attentif cependant à ne pas les saturer avec des projets ou questions n'entrant pas directement dans leur domaine de compétence. Aussi est-il préférable que les créateurs soient aiguillés vers eux et ne s'y présentent pas spontanément.

- Les Centres régionaux pour l'innovation et le transfert de technologie (CRITT) sont des structures publiques de recherche et de développement spécialisées par secteur d'activité. Par exemple, le CRITT de Strasbourg est spécialisé dans l'analyse du verre, des polymères, des céramiques et minéraux. Celui de Caen appuie des projets dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. La liste de ces centres est disponible sur le site d'Evariste.

- Les Centres techniques industriels (CTI) sont des outils mis à la dispositions des entreprises, organisés par branches d'activité, par exemple : l'industrie du décolletage, la construction métallique, l'industrie du Béton, etc. Chaque CTI regroupe des experts du secteur concerné, et oeuvre aussi bien dans les domaines de la recherche et du développement que dans ceux de l'information, de l'assistance technique, de la formation, de la normalisation et de la certification. Ils disposent d'un fonds documentaire important et proposent aux professionnels de réaliser des recherches bibliographiques.

La liste des Centres est consultable sur le site du réseau CTI.

Et le réseau des Arist ?

Les Agences régionales pour l'information scientifique et technique - Arist - regroupent, au sein des chambres régionales de commerce et d'industrie, des ingénieurs dont le rôle est de rechercher, de rassembler, d'analyser et de mettre en forme une information pertinente pour les entreprises, dans les domaines de l'intelligence économique, des normes, de la propriété industrielle, du transfert de technologie. Elles s'adressent surtout aux entreprises existantes, mais travaillent également avec les incubateurs.

Qu'est-ce qu'un incubateur ?


Pour bien comprendre ce qu'est un incubateur, il faut définir la notion "d'incubation".

L'incubation correspond à la période qui va de la détection d'une idée à la réalisation du projet de création. C'est donc la période qui précède le moment où le projet pourra être financé par des partenaires privés extérieurs à l'équipe des fondateurs.

Un incubateur d'entreprises innovantes est donc un lieu d'accueil et d'accompagnement des porteurs de projets, pendant la phase d'incubation, financé par des fonds publics. Il leur offre un appui en termes de conseil, de formation, de financement et d'hébergement.

Etant situé dans, ou à proximité, d'un site scientifique, l'incubateur entretient des relations étroites avec les laboratoires de recherche et bénéficie ainsi des ressources scientifiques et technologiques et des contacts accessibles sur le site.

Qu'est-ce qui différencie les "incubateurs publics" des "incubateurs privés" ?

Il ne peut y avoir, à mon sens, d'incubateurs privés correspondant à la définition que j'ai donnée précédemment. En effet, la phase d'incubation d'un projet innovant est une période longue et particulièrement risquée, qui ne peut intéresser des investisseurs privés, sauf cas particuliers. En France, l'Etat et les régions, conscients de la nécessité d'appuyer et de "cocooner" les projets innovants pendant la phase d'incubation, ont pris l'initiative de créer et de financer des incubateurs publics.

Les incubateurs privés ont, quant à eux, vocation à réaliser des bénéfices, c'est à dire à construire et louer des locaux, à effectuer des prestations de services. Ils s'adressent à des entreprises nouvelles déjà constituées, et non pas à des projets en phase d'incubation, présentant trop de risques.

D'ailleurs, la traduction du terme anglo-saxon "Incubator" correspond plutôt à "pépinière". Le Centre d'entreprise et d'innovation construit sur ses fonds propres par Insavalor en 1989 et qui depuis plus de 20 ans réalise des bénéfices en accueillant en permanence une trentaine d'entreprises innovantes sur 6.000 m² est un bel exemple d' "incubator" français.

Que peuvent apporter les pépinières, les CEI, les technopoles aux projets innovants ?

Les pépinières et les Centres d'entreprise et d'innovation (CEI) sont des lieux d'accueil des jeunes entreprises. Contrairement aux incubateurs, ils interviennent après leur création, en leur offrant des prestations d'hébergement, à un coût inférieur au prix du marché, ainsi que des services annexes matériels et un accompagnement à la carte. Ils sont financés en partie par des fonds publics.

Certains CEI sont labellisés "CEEI", Centre européen d'entreprise et d'innovation, et ont ainsi pu bénéficier de fonds européens.

Quant aux technopoles, le concept est différent. Ce sont des sites scientifiques créés à l'initiative de plusieurs partenaires : les collectivités locales, les chambres consulaires, les universités, les agences de développement'

On retrouve sur ces sites : un environnement scientifique de qualité, des incubateurs, OSEO, des bâtiments d'accueil, des universités, des services et une politique globale de communication.

Quel est le rôle d'OSEO dans ce paysage de l'innovation ?


Le rôle d'OSEO , est fondamental. C'est un référent national doté d'un budget colossal. Les autres pays nous l'envient.

OSEO soutient depuis plus de 20 ans, des projets d'innovation à composante technologique, en intervenant là où les financements privés sont les plus difficiles à mobiliser.

Elle apporte aux porteurs de projets sélectionnés, une expertise, un accompagnement personnalisé, des outils financiers comme une avance remboursable à taux zéro en cas de succès, et des prestations sur mesures, tout cela dans le cadre d'une approche globale du projet.

Dans certaines villes, OSEO sera le bon contact "référent".

Propos recueillis par Laurence Piganeau

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